une page se tourne
et oui, longtemps que je n'ai pas posté...
bon, petit retour en arrière, juste histoire de partager encore avec vous toutes mes dernières émotions.
donc, passé l'euphorie des débuts, après la bonne nouvelle... et ben mon cerveau a quelque peu bugué !
donc, pas possible pour lui d'intégrer que ayé, mon boulot ça allait finir, oui, très bientôt, et allez zouh, au boulot et que tout soit bouclé, pour fin juillet...
mais non, non, non, pas moyen de passer à la vitesse supérieure, je passais mes journées de travail à rêvasser à des classes d'écoles, et même, pire, à repenser aux épreuves du concours et à comment j'aurais pu mieux réussir, et ce que j'aurais dû faire, et ce que j'ai pas bossé sérieusement, et ce que j'ai eu un gros coup de bol, et...
enfin bref, me suis réveillée 10 jours avant mon départ (j'ai négocié un préavis express de moins de 4 semaines - vrai ! - bon, il faut dire que vu qu'ils avaient déjà commencé à recruter mon remplaçant un mois avant les résultats du concours, mes patrons ne pouvaient pas vraiment faire autrement que me laisser partir en temps et en heure), enfin, donc, 10 jours avant mon départ, je réalisais enfin que :
- il fallait que j'organise un pot de départ,
- jallais vraiment quitter tout le monde,
- et surtout qu'il me restait une tonne de dossiers à boucler !
j'ai donc passé mes derniers jours de boulot à bosser comme une folle, les marmots fourgués à gauche (à droite, j'aime pas) pour pouvoir faire des horaires de n'importe quoi... et puis surtout j'ai passé ma journée de vendredi dernier (dernier jour) à pleurer comme une madeleine.
et oui, mine de rien, même si j'en pouvais plus de mon poste, en 8 ans (et même un peu plus), on s'attache, on crée de liens...
alors, oui, je suis trop contente de partir, mais oui, oui aussi, je pleure de laisser derrière moi un pan de vie qui m'a aussi construite...
enfin, j'ai presque pas pu partir parce que 3 semaines avant, Mireille (appelons-là comme ça, disons, une "travailleuse" au CAT, 55 ans) m'a dit très sérieusement :
- je suis pas d'accord.
- avec quoi, Mireille ?
- je peux pas dire là, tu viens dehors !
- bon, alors ????
- ben, je suis pas d'accord que tu pars ! ça va pas se passer comme ça !
ahhhhhhh !
(ça fait toujours plaisir, hein, les plébiscites)
mais, bon, j'ai été rassurée par Adrien (45 ans), m'a dit 30 secondes après que je leur ai annoncé mon départ et la raison :
- ha ben moi je leur ai dit à l'école, hein, ils ont intérêt d'être sages passque sinon, jy dirai aux enfants, que je les connais, c'est les enfants du maire qui sont mes voisins, que moi jy vais aller y mettre de l'ordre là dedans et que je sais y faire passque j'ai déjà gardé 40 bébés à la fois, et que ça arrêtait pas et les couches, et les biberons, alors je sais y faire et jy ai dit aux enfants "soyez sages avec la maitresse, sinon vous aurez affaire à moi"....
me voilà donc rassurée et sereine !
heu, je me pose juste mille questions sur ce qu'il faudrait que je prépare pour la rentrée, et je sais même pas dans quelle école je suis le premier jour, et pas moyen de prendre contact avec les instits que je remplace, et... je sais pas, quoi, j'ai peur, moi !
enfin, pour l'heure, je pars en vacances (demain, et je peux vous dire que cette année m'a vraiment usée, je crois que je vais devoir dormir pendant au moins un an, maintenant !), enfin, direction la mer, et, j'espère, un beau soleil breton !
ha oui, et pas d'ordi... tant pis !
bises à toutes, bonnes, bonnes vacances, et surtout, plein, plein, plein de courage à toutes celles qui bossent pour septembre, surtout, ne baissez pas les bras, vous posez pas de questions, pensez écrits, écrits, écrits et rien d'autre, il sera toujours temps d'aviser plus tard.
ha, oui, et, tiens tant qu't'es là, encore un truc bizarre sur la nature humaine : croirez-vous que pendant cette année de dingue, j'ai bossé comme une folle, mais que en plus la maison était toujours propre nickel, le linge plié (je repasse pas, non mais !), tout rangé, les marmots baignés, tout ça, tout ça, quoi.
eh ben maintenant, c'est fini. oui. maintenant que j'ai tout mon temps, et ben le soir, ben je me fous sur le canap devant n'import'quoi à la télé, et même le samedi et le dimanche, alors même que je ne vais plus courir, et ben, j'ai même pas fais les courses, d'ailleurs je fais plus à manger non plus, les marmots sont sales, comme leurs fringues, comme la barraque, comme ma pauv'vielle caisse, enfin, bref, c'est la grosse patachon life, quoi !